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Variation sur l’accueil que recevra Le Dieu de Tobie

Je doutais dans mes « Variations sur le Dieu de Tobie » du succès de l’entreprise de Thomas, mais l’échec que j’entrevois est tout à fait relatif. Des enquêtes récentes sur la croyance religieuse en France et au Québec me permettent je crois, de prédire dans ses grandes lignes les réactions à cette œuvre. 

Le taux de pratique religieuse au Québec chez les catholiques québécois est passé de 88 % au milieu des années 50, à 42 % en 1975 puis à 28 % dans les années 1990. Depuis les années 2000, il se situerait entre 5 et 15 % selon les régions[i]

Le philosophe Daniel Tanguay notait en 2007 qu’il « aura fallu près de cinquante ans après le début de la mise à mort du catholicisme québécois pour que l’on commence à prendre conscience de ce qui s’est éteint avec lui. Pleine de bruit et de fureur, la foule s’est acharnée à piétiner ce qu’elle avait auparavant adoré […]. Le catholicisme est spirituellement mort au Québec. Il a été vaincu par le rire ou la dérision […] Nous vivons la fin d’une époque : la Révolution tranquille est bel et bien terminée au Québec et la société québécoise est pleinement devenue une société "post catholique"[ii]. » Le sociologue canadien Reginald Bibby évoque ici un véritable « décrochage » (crash)[iii]

En 2010, un sondage révèle que « moins de trois Québécois sur quatre disent croire en Dieu, un taux plus bas qu’aux récentes études statistiques. En plus, pense-t-on, ce phénomène ira "croissant", car 34 % des jeunes de 18-34 ans se déclarent athées, agnostiques ou sans religion, par rapport à 19 % dans la population en général (…) Seulement 43 % des catholiques perçoivent avant tout Jésus comme le "Fils de Dieu", un article pourtant fondamental de la foi chrétienne[iv]. »

Au début 2013, un sondage révèle qu’il n’y a plus que 59 % des Québécois qui disent croire en Dieu alors qu’il y en avait, je le rappelle, près de 75 % en 2010[v]

Le 14 avril 2017, dans un article publié dans La Presse, Alain Giguère, président de la maison de sondage CROP constate que les croyances sont toujours en baisse constante.  Ceux qui disent que les croyances religieuses sont importantes passent de 63 % de la population en l’an 2000 à 43 % en 2017. « À ce rythme, si "la tendance se maintient", poursuit Giguère, d’ici une génération (25 ans), le religieux pourrait devenir un phénomène tout à fait marginal. Et de toute façon, si, par l’immigration le religieux maintient sa place dans la société, il ne sera pas chrétien. Il sera musulman, taoïste, sikh, hindouiste, bouddhiste, etc. »

Alain Giguère constate aussi le phénomène du Dieu à la carte : « les gens se fabriquent un Dieu à leur image, lequel ressemble davantage à un ange gardien qu’à ce « Seigneur à la barbe blanche. Près de deux personnes sur cinq, la pluralité (37 %), croient à un Dieu modelé à leur façon. Seulement 14 % croient au Dieu qu’enseigne l’Église. Par contre, un des phénomènes les plus en croissance est la croyance en une "force" qui nous unit à la nature, à l’univers. On assiste ici à une dépersonnalisation du divin, à une espèce de bouddhisme post-moderne nous donnant l’impression de participer au divin, d’en faire partie, comme tout le reste de la nature (Que la force soit avec vous !). L’adhésion à cette vision panthéiste est passée de 14 % de la population québécoise en 1998 à 28 % en 2016. Enfin, l’athéisme, cette notion que la vie ne serait que phénomènes biologiques, est passée de 8 % à 21 %, toujours de 1998 à 2016[vi]. » 

En 2017, seulement 14 % des Québécois croyaient au Dieu qu’enseigne l’Église. Je ne vois guère de résistants au roman de Thomas que parmi ces 14 %, sans que je puisse en préciser la proportion. Bien sûr, il est toujours possible que la tendance s’inverse, mais la probabilité m’apparaît bien mince. Par surcroît, les jeunes sont plus athées que les aînés au point que le spécialiste Giguère prévoit que d’ici 25 ans, le religieux pourrait devenir un phénomène tout à fait marginal au Québec. Bref, de plus en plus de Québécois adhèrent et adhéreront aux idées défendues dans le roman de Thomas et déjà, pour une grande proportion de Québécois, la thèse est peut-être banale tant elle leur semble vraie.  

Par surcroît, et les sondages le révèlent depuis des décennies, beaucoup de croyants qui se disent pourtant catholiques ont abandonné un certain nombre de croyances qui font pourtant partie des dogmes de leur Église. En France, un sondage d’opinion en septembre 2010 montre que 27 % des répondants sont d’accord avec l’affirmation « La réincarnation est quelque chose de crédible », résultat qui rejoint une enquête de 2008 révélant que la France comptait 24,3 % de « croyants » en la réincarnation[vii].  

Frédéric Lenoir précisait en 2011 que « parmi ceux en France qui disaient avoir foi en Dieu, « la croyance en un dieu "impersonnel" – une "force", une "énergie" – progresse fortement au détriment de la foi en un Dieu "personnel", qui est au fondement même de la Révélation biblique et coranique »[viii].  

Lenoir concluait en citant le chercheur Guy Michelat : « l’héritage chrétien est en disgrâce. Les gens conservent un peu de culture catholique tout en se tournant vers le paranormal.  Ils font du bricolage. Et ce qu’ils conservent de leur éduction ou de leur foi relève plutôt de l’identité. C’est une manière de ne pas rompre avec sa culture, avec sa famille[ix]. » 

Un sondage plus récent, publié par la revue CLÉS en janvier 2014, complète mon tableau  pour la France : 14 % des personnes interrogées disent que l’existence de Dieu leur paraît « certaine, 19 % qu’elle leur paraît « probable », 25 % disent ne pas savoir et 42 % la considèrent comme « improbable ». Plus, et c’est très étonnant, 42 % seulement de ceux qui se disent catholiques se disent certains de l’existence de Dieu ![x]  

Le lecteur comprendra que l’anthropologie catholique n’a évidemment pas beaucoup d’adeptes en France, même parmi ceux qui se disent catholiques. Il y a là une forte majorité qui, en toute logique, n’aura aucune difficulté avec le Dieu de Tobie, comme il en va au Québec. Alain Giguère explique pourquoi « le Dieu de l’Église est si malmenée dans les croyances populaires. Ceux qui s’y reconnaissent ont des valeurs très traditionnelles et conservatrices. Ils valorisent particulièrement l’autorité des institutions, ils sont fatalistes, ont peu d’emprise sur leur vie, laissant au divin tout le leadership ! Ceux qui se fabriquent un Dieu personnalisé ont peine à vivre avec la complexité et les incertitudes du monde actuel. Ils se sentent potentiellement exclus de la société. Ils s’y sentent menacés. Leur Dieu devient donc cette espèce d’ange gardien qui veille sur eux. Les tenants de la force et les athées, les deux groupes constamment en croissance depuis 20 ans, sont en opposition idéologique complète face à l’Église (catholique ou protestante). Ils lui reprochent de fonder son rôle sur l’interdiction, la soumission, le péché, la punition. Ils vont vous dire, en paraphrasant monsieur Trudeau (père) que l’Église n’a pas sa place dans la chambre à coucher des gens. Ils se sentent en plein contrôle de leur vie, aspirent à la liberté et à l’épanouissement personnel[xi]. » 

Bref, Le Dieu de Tobie tout comme l’athéisme de Thomas sont des réalités sociologiques importantes. Giguère y voit un défi pour les Églises : « Si elles veulent garder leur pertinence sociale, les Églises – notamment les chrétiennes, catholiques et protestantes – ont un sérieux rattrapage à faire. La distance entre ce qu’elles représentent et les valeurs de la majorité des gens est en train de devenir abyssale ! Une faible minorité croit à leur Dieu. Ce dernier a éclaté au cours des années en une myriade de formes diverses, mieux adaptées culturellement à l’époque[xii]. » 

L’art de savoir quoi abandonner

L’art d’être sage, c’est l’art de savoir quoi abandonner (William James)

Dans le mystère, que proposer d’essentiel comme point de convergence entre le croyant et le sceptique ? Quel est le Jésus dont tous ensemble on pourrait chérir la mémoire ? Celui dont on voudrait se souvenir ? Étonnamment, un pape, Benoît XVI a proposé une voie qui s’apparente à celle que proposent Thomas et les écrivains que j’ai cités. Jeanne Favret-Saada l’a décrite en 2006 : « Au contraire de son prédécesseur polonais, Benoît XVI n’a jamais nourri la moindre illusion sur la sainteté du peuple, sur son aptitude à préserver un sens chrétien fondamental, à résister contre les vents et marées de la sécularisation. Ratzinger n’a donc pas attendu 2003 pour enregistrer "l’apostasie silencieuse" des peuples d’Europe [...] Voilà un pape qui ne demande plus à ses contemporains de croire ni en Dieu ni dans le Christ – il est trop tard et ils sont trop faibles, dit-il. Il demande seulement qu’ils se conforment à la morale que Dieu ordonnerait, s’il existait[xiii]. » 

Je laisse de côté le condescendant jugement de valeur du pape. Je me concentre sur ce qui m’apparaît comme l’essentiel : « la morale que Dieu ordonnerait, s’il existait ». Est-il possible d’approcher au plus près de ce noyau dur, essentiel, fût-il naturalisé ? 

Je vois deux façons d’y voir un peu plus clair : retrouver tout d’abord l’essence du christianisme naissant et ensuite l’enrichir de ce que la science contemporaine nous dit sur la moralité humaine. Je retournerai aux premiers siècles du christianisme, tout en m’éloignant des anathèmes, condamnations, querelles et excommunications entre marcionites, théodociens, valentiniens, méléciens, novartiens, syriaques, donatistes, ariens, nestoriens, nicéens et autres qui ont envenimé très rapidement le meilleur du christianisme naissant. Voltaire fut impitoyable à ce sujet : « Le Saint-Esprit est-il fait ou engendré, ou produit, ou procédant du Père, ou procédant du Fils, ou procédant de tous les deux ? Peut-il engendrer, peut-il produire ? Son hypostase est-elle consubstantielle avec l’hypostase du Père et du Fils ? Et comment, ayant précisément la même nature, la même essence que le Père et le Fils, peut-il faire les mêmes choses que ces deux personnes qui sont lui-même ? Je n’y comprends rien assurément ; personne n’y a jamais rien compris, et c’est la raison pour laquelle on s’est égorgé[xiv]. »

Ces « subtilités qui trompent uniquement ceux qui les inventent[xv] », cette littérature fantastique comme disait Borges, est-ce là l’essentiel du christianisme ? Est-ce même quelque chose qui importe ? Y-a-t-il des croyants non virtuoses qui s’intéressent vraiment à ces questions ? Au cœur du mystère, s’agit-il là d’enjeux fondamentaux pour l’humanité ? La sensibilité contemporaine et la raison répugnent à y voir autres choses que les fantaisies d’un paradigme dépassé. 

Ce n’est pas un hasard si le roman de Thomas fait allusion au protestantisme. Le protestantisme est pluriel, certes, mais celui qu’a voulu retenir l'auteur me semble-t-il, c’est le mouvement libéral fondé sur « l’autonomie et la liberté critique de l’individu[xvi]. » 

L’accent dans ce protestantisme libéral est centré sur le sujet croyant, moins sur l’objet de la foi. « La doctrine ne définit pas ce qu’est Dieu et ce qu’il faut croire, elle n’est pas une vérité éternelle et immuable. Elle dit, comment dans un contexte donné, on perçoit Dieu et on formule sa foi ; elle en est une expression temporaire et changeante. Enfin, on entend rompre les liens de la religion avec l’État pour le situer dans le "cœur". Elle n’est pas appartenance communautaire mais sentiment intime[xvii]. »

Le protestantisme a revendiqué haut et fort cette aspiration fondamentale à penser librement, cette exigence intérieure de rigueur et de fidélité à soi-même. La liberté de pensée est intrinsèquement liée à la dignité humaine et à la soif naturelle et spontanée de tous les humains pour la reconnaissance. L’éthologie éclaire ici d’une façon étonnante : « même chez les animaux, qu’on pourrait croire parfaitement adaptés (donc satisfaits) à leur schéma social invariant, il est difficile de voir dans la stabilité une marque de leur consentement. Des expériences ont montré que les femelles des espèces à harem préféraient vivre en liberté et que leur apparente soumission à l’autorité ne venait que de la menace des mâles et du conditionnement facilité génétiquement[xviii]. »

Nicolas Baumard en tire la conclusion suivante : « Quand bien même la notion d’individu serait une spécificité occidentale née des transformations socio-économiques, il n’en demeure pas moins que les hommes, comme les animaux, cherchent toujours le confort, la reconnaissance ou encore la liberté de mouvements[xix]. »

Même les sociétés les plus traditionnelles comme celles des chasseurs-cueilleurs ne sont pas totalement stables, fixes, immuables. La descendance avec modifications est aussi une réalité sociologique. Il n’y a jamais d’héritage culturel sans bénéfice d’inventaire. Le mot de Bouddha est une réalité scientifique : « il n’existe rien de constant sinon le changement. » L’historiographie contemporaine de la croyance religieuse en Occident confirme que l’aspiration à la liberté de pensée et l’héritage culturel sous bénéfice d’inventaire sont intrinsèques à la nature humaine. Au-delà des impressions rapides, en Occident, l'étude de la foi sur près de 2,000 ans par les historiens de la croyance ne révèle rien de commun avec ce que l'on attend aujourd'hui de la foi : un assentiment libre et éclairé, un engagement personnel et une « performance cognitive intime de la personne humaine », phénomène d'ailleurs plutôt rare[xx].

Lorsque l’intégrité physique, la vie même, les biens, le lien social étaient menacés, il ne faut pas se surprendre que le scepticisme se soit fait discret en Occident pendant près de deux millénaires. Le seuil de l’acceptabilité sociale de l’athéisme était si bas en raison de la coercition violente main dans la main de l’Église et de l’État que les sceptiques n’osaient se manifester. Depuis quelques décennies, sociologues et historiens de la croyance sont allés voir finement, autant qu’il leur était possible de le faire. Ils en ont conclu que la profonde foi populaire au Moyen-Âge est une pieuse légende. Dès le Moyen-Âge les théologiens admettaient avec réalisme que la fides, celle au moins des laïcs, simples ou minores, c’est-à-dire celle de l’immense majorité de la population, n’avait absolument rien de spirituel[xxi]

L’historien Dizelbacher le résume : « Il semble possible de conjecturer que vraisemblablement le nombre de ceux qui ne croyaient pas aux dogmes chrétiens, sans jamais l'affirmer, était bien plus grand que ne laissent entrevoir les références écrites[xxii]. » 

L'assiduité aux offices religieux ne prouvera jamais que l'assiduité aux offices religieux. L'emprise de l'Église « est toujours restée flottante, sujette aux bricolages subjectifs, et quelque peu superficielle. Les chrétiens, peut-on dire, croyaient à l’Incarnation ou au Péché originel comme les Dorzé d’Éthiopie croient que le léopard est un animal chrétien, respectant les jeûnes de l’Église copte…[xxiii] »

Le grand sociologue et théologien croyant Fernand Dumont l’a finement perçu au Québec, résumant brillamment par surcroît la même réalité sur la longue durée observée en Europe par d’autres spécialistes : « quand on quitte l'Église comme on enlève sa chemise, sans que la peau soit écorchée, cela juge la foi qu'on avait avant. En sorte que ce qui s'est passé chez nous depuis 1960 nous invite à explorer notre histoire de l'Église pour essayer de comprendre. Comment l'écroulement de l'édifice a-t-il pu se faire si vite et sans drame collectif ? Les fissures devaient être profondes ! (...) Quand on regarde notre littérature, au moment où elle devient littérature et exprime notre être collectif, vers 1850, on se rend compte qu'il n'y a pas là beaucoup d'expressions vivantes de la foi (…) Il est certain que la foi de notre peuple est restée superficielle dans bien des cas (...) C'est dramatique la foi. Or je doute que ce soit ainsi qu'on ait vécu la foi. Elle était plutôt quelque chose de convenu, d'entendu. Un peu comme au collège, on était thomistes et que seuls les « imbéciles » s'intéressaient à Kant ou à Hegel. Or la foi ne peut pas être quelque chose de convenu... Sans doute, pendant un temps l'Église a dominé : elle a eu de l'influence sur la culture. Mais on ne s'est pas demandé l'influence en retour qu'une telle situation a eue sur la religion, sur la foi et sur l'Église. Je crois qu'on a oublié l'évangélisation, d'autant plus que les pouvoirs politiques faisaient à l'Église les génuflexions qu'il fallait pour qu'elle s'occupe du travail que l'État lui avait confié. De sorte qu'avec les années 60, lorsqu'on est devenus des Occidentaux comme les autres, on n'était pas préparés à vivre une foi fondée sur des convictions personnelles[xxiv]. » 

Bref, cette foi profonde de nos pères et des médiévaux, que l’on lit pourtant encore sous la plume de certains croyants conservateurs, est une lecture erronée. L’expert Mothu en décrit le ressort psychologique : « la nostalgie d'une foi passée n'est que la forme la plus répandue de l'attachement illusoire à une foi inactuelle ou excentrée, mais jugée réelle[xxv]. »

Le protestantisme libéral a laissé sourdre ce besoin viscéral de penser par soi-même et l’Église catholique s’est retrouvée peu à peu incapable d’en juguler l’expression. La tradition aveugle a perdu son autorité au même moment que l’Église catholique perdait son pouvoir. Le philosophe protestant Paul Ricoeur me semble bien décrire l’enjeu : « À la différence d’un outillage qui se conserve, se sédimente, se capitalise, une tradition culturelle ne reste vivante que si elle se recrée sans cesse. La façon dont un peuple développe sa culture repose sur une loi de fidélité et de création : une culture meurt dès qu’elle n’est plus renouvelée, recréée ; il faut que se lève un écrivain, un penseur, un sage, un spirituel pour relancer la culture et la risquer à nouveau dans une aventure est un risque total. Nous pouvons d’autant moins le prévoir que les grandes créations artistiques commencent toujours par quelques scandales : il faut d’abord que soient brisées les images fausses qu’un peuple, un régime se font d’eux-mêmes ; la loi du scandale  répond à la loi de la conscience fausse ; Il est nécessaire qu’il y ait des scandales. Telle est la loi tragique de la création d’une culture, loi diamétralement opposée à la tranquille accumulation des outils qui constitue la civilisation[xxvi]. »  




[i]Solange Lefebvre, Sanctuaires catholiques au Québec, Archives de Sciences sociales des religions, numéro 141, 2008, p. 35-56.

[ii]Cité par S. Baillargeon, Rouge pour religion. Un passé post-catholique, Le Devoir, 23 juin 2010.

[iii]Cité dans Solange Lefebvre, opus cit., p. 35-56.

[iv]J.C. Leclerc, Sondage de CROP sur Jésus. La foi des Québécois à l’ère des peurs identitaires, Le Devoir, 8 mars 2010, p. 2.

[v]M. Perreault, Religion catholique : les Québécois indifférents, La Presse, 16 février 2013, p. 1.

[vi]Alain Giguère, Les croyances religieuses en baisse constante, La Presse,  14 avril 2017, disponible en ligne.

[vii]Les Français et la mort : sondages d’opinion, Caroline Tête, Études sur la mort, 2011/2 (n° 140), disponible en ligne.

[viii]F. Lenoir, F. Quentin et J. Schwarz, Le monde des religions, numéro 49, 2011, p. 5, 21 et 26.

[ix]Ibid.

[x]J.-L. Servan-Schreiber, « La majorité des Français se passent de Dieu », CLÉS, no 86, 2013-2014, p. 52-55.

[xi]Alain Giguère, opus cit.

[xii]Ibid.

[xiii]J. Favret-Saada, Comme si Dieu existait,Vacarme, no. 35, 2006, par. 4 et 7, disponible en ligne.

[xiv]Dictionnaire philosophique, Voltaire, Paris, Garnier-Flammarion, 1964, p. 48-49.

[xv]Marcel Légaut, cité dans Henri Guillemin, Malheureuse Église, Paris Éditions du Seuil, 1992, p. 30.

[xvi]Catherine Golliau, L’art de se diviser, Le Point Références, Protestantisme, Mai-Juin 2014, p.7.

[xvii]André Gournelle, L’esprit du protestantisme, Le Point Références, Protestantisme, Mai-Juin 2014, p.12.

[xviii]Nicolas Baumard, Humanités et nature humaine. Les sciences  et la philosophie face à la biologie contemporaine, Mémoire de philosophie, Université Paris IV, 2002, p. 105, disponible en ligne.

[xix]Ibid.

[xx]Alain Mothu, Athéisme Dévoilé aux Temps Modernes, Bruxelles, Académie Royale de Belgique, 2013, Textes réunis sous la direction d'Anne Staquet, par. 23.

[xxi]Ibid., par. 17.

[xxii]Études sur l'incroyance à l'époque de la foi, Peter Dizelbacher, Revue des Sciences Religieuses, 1999, Volume 73, Numéro 73-1,  p. 45, disponible en ligne.

[xxiii]Alain Mothu, opus cit., note 35.

[xxiv]Fernand Dumont, Une religion grugée par l'indifférence, Revue Notre-Dame, Numéro 3, Mars 1989, p. 20-21.

[xxv]Alain Mothu, opus cit., p. 37 note 34.

[xxvi]Le Point RéférencesProtestantisme, Mai-Juin 2014, p. 81.