Lorsque la science atteint ses limites, trois positions caractérisent un débat sur les questions existentielles. Le croyant adopte une vision transcendante. L’athée-naturaliste professe un credo immanent. L’agnostique s’abstient de toute croyance et aborde rationnellement ces questions.
La portée du débat. Sans aucun prosélytisme, notre essai veut fournir au lecteur l’occasion de clarifier ses propres positions sur des questions sans réponses évidentes possibles.
Un plaidoyer. Le titre « hypothèse Dieu » donne la clé de notre plaidoyer pour l’immanence : il est impossible de savoir si Dieu existe ou non, c’est l’homme qui suppose Dieu. On a imaginé un monde transcendant pour rendre compte du cosmos et de tout ce qu’il contient. Ce que nous savons aujourd’hui grâce aux sciences de la nature et aux sciences humaines nous permet de faire l’économie d’une telle vision. L’hypothèse Dieu n’est plus nécessaire. Nous adoptons un principe de simplicité ou de parcimonie : il faut éviter de supposer Dieu là où ce n’est pas absolument nécessaire.
Une quête de vérité. Notre plaidoyer pour l’immanence repose sur deux postulats. 1) il est possible d’appréhender le réel et d’entreprendre une quête rationnelle de vérité. 2) Toute démarche rationnelle est postérieure à une prise de position dite expérientielle : les croyances viennent d’abord, les explications des croyances suivent. Il est possible de bien vivre soit avec la conviction que Dieu existe, soit avec la conviction que Dieu n’existe pas, mais les deux affirmations ne peuvent être simultanément vraies. Les plaidoyers pour l’immanence ou pour la transcendance présument de la possibilité de s’approcher de cette vérité tout en reconnaissant qu’elle ne sera jamais atteinte définitivement. Le débat devrait au moins viser à établir que chacune des positions est plausible, dans l’état actuel des connaissances.